Désolé pour les éventuels envois mutliples.
Sujet: Evolution de la niche et
écologie de la
résurrection chez Artemia
Laboratoire:
Centre d’Ecologie
Fonctionnelle et Evolutive, Montpellier.
Encadrants:
Thomas Lenormand
and Luis-Miguel Chevin
Financement:
Agence Nationale
de la Recherche
Date de début:
Octobre 2011
L’impact grandissant de l’homme sur le
monde vivant rend
indispensable d’interroger la capacité de la biologie des
populations à prédire
les réponses évolutives et démographiques aux changement
environnementaux. Dans
quelle mesure les théories évolutives peuvent faire des
prédictions ? Et avec
quel horizon temporel [1]? Aborder ces questions demande (i) de
décortiquer les
mécanismes de l’adaptation aux environnements changeants,
notamment
l’interaction entre évolution génétique et plasticité
phénotypique – la réponse
des phénotypes individuels à leur environnement de développment
-, et comment
ceux-ci affectent la croissance des populations [2]; et (ii)
d’avoir
recours à des organismes dont l’évolution peut être suivie dans
le temps.
Artemia est un crustacé
branchiopode des
milieux hypersalins continentaux que l’on trouve à l’échelle
mondiale [3]. Son
habitat comprend peu de prédateurs ou compétiteurs, ce qui en
fait un organisme
modèle idéal pour étudier les déterminants de la niche
écologique abiotique,
sous influence directe du climat. Comme Artemia
produit des œufs en diapause (cystes) qui peuvent survivre dans
les sédiments
pendant des décennies, il peut être utilisé pour des mener des
études
d’écologie de la résurrection, dans lesquelles l’histoire des
populations est
« rembobinée » au laboratoire, et des individus de différentes
époques sont mis en compétition [4].
Ce projet a pour but d’étudier les
mécanismes évolutifs
impliqués dans l’adaptation à la salinité et à la température
chez Artemia, et
de produire des prédictions pour les réponses aux changement
d’environnement.
Il se structure en trois axes principaux : (i) la mesure de la
sélection
phénotypique le long d’un gradient de salinité ; (ii) la mesure
de la
variance génétique de la plasticité phénotypique
multi-caractères ; et
(iii) le suivi a posteriori de l’évolution de la tolérance
thermale à la suite
d’introductions depuis des régions tempérées vers des régions
tropicales [5].
Ce dernier point nécessitera l’éclosion de cystes en dormance
provenant de
sédiments du Brésil et du Viet Nam, où Artemia
a été introduite volontairement dans les années 1970. La
combinaison de ces
trois axes devrait fournir un vision d’une grande cohérence sur
les
conséquences évolutive de changements environnementaux le long
d’axes majeurs
de la niche écologique liés au climat (température, salinité),
pour un animal
ectotherme aquatique modèle.
Le profil recherché est celui d’un M2
recherche en
écologie et biologie de l’évolution ayant un bon esprit de
synthèse, une forte motivation pour les expériences au
laboratoire, et des
connaissances solides en statistiques. Un intérêt pour la
théorie serait aussi apprécié.
Ce projet sera mené au Centre d’Ecologie Fonctionnelle et
Evolutive (CEFE) à
Montpellier, et sera encadré par Thomas Lenormand et Luis-Miguel
Chevin.
Les candidats intéressés peuvent envoyer
un CV, une
lettre de motivation décrivant leurs centres d’intérêt
scientifiques, ainsi que
les coordonnées d’un ou deux référents, à Luis-Miguel Chevin (chevin.lm@gmail.com) et
Thomas Lenormand
(thomas.lenormand@cefe.cnrs.fr )
avant le 10 septembre 2011.
Mots clés:
microévolution,
adaptation, plasticité phénotypique, génétique quantitative,
niche écologique,
changement climatique, invasions biologiques, écologie de la
résurrection,
Artemia.
Références:
[1] Lenormand, T., Roze, D. & Rousset,
F.
Stochasticity in evolution. Trends in Ecology & Evolution
24, 157-165
(2009).
[2] Chevin, L. M., Lande, R. & Mace,
G. M.
Adaptation, Plasticity, and Extinction in a Changing
Environment: Towards a
Predictive Theory. PLoS Biology 8, e1000357 (2010).
[3] Browne, R. A. Population-Genetics and
Ecology of
Artemia - Insights Into Parthogenetic Reproduction. Trends in
Ecology &
Evolution 7, 232-237 (1992).
[4] Rode, N., Charmantier, A., and T.
Lenormand.
Male-female coevolution in the wild: evidence from a time series
in Artemia
franciscana. Evolution, in press.
[5] Vanhaecke,
P., Tackaert,
W. & Sorgeloos, P. in Artemia Research and its applications
Vol. 1.
Morphology, Genetics, Strain Characterisation, Toxicology. eds P.
Sorgeloos,
D.A. Bengtson, W. Decleir, & E. Jaspers) 129-155 (Universa
Press, 1987).
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